
Continuité : Légendes
A cette époque, la République en pleine décadence se retrouvait confrontée à des problèmes croissants sur ses voies commerciales ainsi que sur ses frontières. Aucun conflit majeur n'était apparemment à craindre mais les dissensions dans les systèmes périphériques, la piraterie en pleine croissance et des conflits locaux de faible importance occupaient pleinement les forces de la petite marine républicaine.
Autant pour des raisons d'image de marque que pour des nécessités opérationnelles, il fut envisagé de renforcer la flotte républicaine en privilégiant les bâtiments lourds. Malheureusement, financer la construction de croiseurs ou de cuirassés en grand nombre et recruter les équipages conséquents requis par de tels appareils n'était guère envisageable pour la plupart des Sénateurs et cette initiative fut le théâtre de nombreuses luttes d'influence au Sénat et dans divers départements de la bureaucratie républicaine. Finalement, le constructeur Rendili Propulsions Stellaires proposa une alternative qui représenterait un investissement initial colossal mais s'avérerait en théorie très rentable à moyen terme : créer une escadre de navires en partie automatisés.
A l'époque, Rendili tenait le haut du pavé dans le domaine des bâtiments de guerre lourds avec sa gamme de cuirassés. Les autres constructeurs ne pouvaient garantir l'efficacité d'un concept inédit produit à grande échelle alors que les Cuirassés Rendili étaient depuis bien longtemps considérés comme ce qui se faisait de mieux. L'automatisation partielle des cuirassés coûterait assez cher mais réduirait dans le même temps de manière dramatique les frais occasionnés par l'entrainement et la rémunération des équipages. Un cuirassé normalement doté d'un équipage de 16 204 membres pouvait se contenter de seulement 2 204 hommes s'il était conçu selon les plans des ingénieurs de Rendili. Le principe de systèmes asservis n'était pas nouveau mais en interconnectant les bâtiments entres eux on pouvait également gagner en efficacité opérationnelle durant les combats, l'état-major du vaisseau amiral pouvant coordonner bien plus efficacement les mouvements des différentes unités durant les phases de déploiement et de manœuvre d'une bataille. On pouvait même à terme envisager la rénovation des cuirassés déjà en service ou la récupération de leurs pièces pour créer de nouveaux cuirassés "modernes" partiellement asservis une fois le concept mis à l'épreuve et adopté.
Finalement, malgré les tergiversations et l'opposition de certains sénateurs, le projet Rendili fut approuvé et les financements nécessaires furent débloqués. Dans un superbe et coûteuse opération de prestige, la République commanda la création d'une escadre de deux cents cuirassés Rendili asservis. Le navire amiral de cette nouvelle escadre fut baptisé "Katana" et rapidement, la dénomination de "Flotte Katana" devint l'appellation officielle de l'escadre révolutionnaire. Mais les cuirassés asservis avaient été entièrement construits à neuf et les ingénieurs de Rendili n'avaient pas lésiné sur le design. Les coques des cuirassés Katana étaient de couleur bien plus sombre que la norme et l'intérieur des bâtiments avait été en grande partie redessiné pour s'adapter à un équipage plus réduit. Blindages de couleur sombre, lumière ambiante moins abondante que dans les cuirassés classiques et mobilier dans des tons également foncés finirent par amener nombre de gens à surnommer la Flotte Katana "la Force Sombre". Au niveau des performances purement techniques, les cuirassés de la Flotte Katana étaient en tous points égaux à la série classique. Les économies de place réalisées en diminuant de manière aussi drastique l'équipage de ces bâtiments permit même d'obtenir un gain de place supplémentaire dans les soutes des cuirassés dont la capacité réduite de 5.000 tonnes se vit portée à 9.000 tonnes. De quoi accueillir les pièces de rechanges nécessaires aux circuits d'asservissement tout en augmentant sensiblement les réserves de pièces en tous genres, munitions et éléments de blindage.
Quarante six ans avant la Bataille de Yavin, la Flotte Katana se prépara à son vol inaugural, ses concepteurs et ses équipages ignorant encore que ce vol ferait date d'une manière bien moins réjouissante qu'ils ne l'envisageaient. Durant une escale, un ou plusieurs hommes d'équipage eurent en effet le malheur de contracter un virus aux effets foudroyants qui plongeait ses victimes dans la démence avant de les tuer.
Les détails exacts de l'épidémie fulgurante qui suivit cette contamination sont mal connus mais comble de malchance les équipages de la Flotte furent tous rapidement infectés. La peur, l'agonie et la folie amenèrent l'équipe de passerelle du Katana à activer les circuits d'asservissement et à prendre le contrôle de l'ensemble des bâtiments de l'escadre qui sautèrent alors dans l'hyperespace sans aucun calcul préalable.

La disparition subite et apparemment définitive de la Force Sombre fut un coup sévère pour les partisans de ce projet mais également pour Rendili et plus généralement pour les défenseurs des systèmes asservis centralisés. C'est à partir de cette époque que l'on envisagea d'en revenir sérieusement à des équipages ou armées de droïdes autonomes plutôt qu'à des systèmes centralisés dépendant totalement d'un centre de décision unique. Cette leçon ne fut cependant pas retenue par tout le monde puisque le fiasco de la Fédération du Commerce à Naboo quinze ans plus tard montra clairement une fois encore la vulnérabilité considérable des systèmes automatisés asservis. Moins coûteux, ils s'avéraient totalement à la merci d'un accident ou d'un sabotage ciblant leur unité centrale et la perte d'une escadre de cuirassés ou d'une force d'occupation planétaire s'avérait de fait bien plus lourde de conséquences que des dépassements budgétaires...
Dans l'intervalle, la Force Sombre devint une sorte de mythe récurrent dans tous les spatioports de la galaxie. Durant les années de la Guerre des Clones, son absence et les sommes d'argent considérables perdues avec elle se firent cruellement sentir et bien que son sort exact ne soit pas connu, nombre de militaires, d'aventuriers ou de personnes encore plus louches rêvaient de redécouvrir l'escadre disparue.
Six ans avant la Bataille de Yavin, le vaisseau du contrebandier Hoffner découvrit par accident plusieurs cuirassés de la Flotte Katana perdus dans le vide stellaire. En dehors de Talon Karrde qui faisait partie de l'équipage d'Hoffner, personne ne comprit la portée de cette découverte fortuite car aucun des contrebandiers ne fit le lien entre les bâtiments vides et l'escadre disparue trente ans plus tôt. Et Karrde garda bouche cousue à ce sujet, se gardant bien de révéler qu'à la limite de portée des senseurs dont il avait la charge il pouvait deviner la présence de nombreux autres bâtiments immobiles. Par la suite il revint discrètement sur le site et récupéra six des cuirassés qu'il vendit à Garm Bel Iblis, ce qui permit à l'ancien sénateur corellien de constituer sa petite armée clandestine.
Durant la crise opposant la Nouvelle République et le Grand Amiral Thrawn, celui-ci parvint à découvrir par le biais du voleur de vaisseaux Niles Ferrier que l'escadre existait toujours et avait été redécouverte. Thrawn remonta jusqu'à Hoffner et de lui jusqu'à Karrde auquel il parvint à arracher la localisation de la Force Sombre avant que le contrebandier ne soit sauvé par Luke Skywalker. La Nouvelle République se précipita alors sur place mais les forces de Thrawn avaient déjà récupéré la majeure partie des vieux navires et parvinrent à faire retraite malgré l'opposition des forces républicaines alliées à celles de Garm Bel Iblis. C'est à cette occasion que les républicains découvrirent que le Grand Amiral avait trouvé un moyen de cloner ses hommes (avec la technologie Spaarti entreposée dans le Mont Tantiss) et qu'il disposait donc des effectifs nécessaires pour armer entièrement sa nouvelle escadre. Seuls vingt cinq navires de l'escadre purent être récupérés par la Nouvelle République. Thrawn fit bon usage de sa nouvelle acquisition et en l'espace d'un mois il parvint à mettre la Nouvelle République en difficulté, combinant sa Force Sombre avec ses propres navires et ses tactiques originales. Après la mort du Grand Amiral, son adjoint Pellaeon prit la direction des forces impériales que dirigeait Thrawn et récupéra ainsi à son tour la majeure partie des cuirassés de la Force Sombre. Par la suite, la Nouvelle République, les Fragments de l'Empire et divers Seigneurs de Guerre indépendants incorporèrent des bâtiments de la Flotte Katana dans leurs forces et les navires de la Force Sombre que l'on pensait perdus pour de bon eurent plus que leur content d'occasions de voir le feu dans les années à venir.
A l'époque de l'invasion de la galaxie par les Yuuzhan Vong, la majorité des cuirassés de la Force Sombre avait été détruits ou démantelés. Seul un petit nombre, estimé à moins d'une dizaine d'unités, était encore en service dans les rangs de la Marine des Vestiges, et il est probable que ces derniers représentants de la flotte Katana aient été perdus lors des terribles affrontements qui suivirent l'attaque des Vestiges par les extragalactiques.
Continuité Star Wars et ligne éditoriale HoloNet
Il existe dans Star Wars plusieurs continuités indépendantes les unes des autres, impliquant des histoires parallèles pour certains personnages, ou autres éléments (époques, planètes, vaisseaux, etc.).
Star Wars HoloNet distingue quatre types de continuités : Légendes, Canon, The Star Wars, Infinities ; et les informations hors Continuité.