
Continuité : Legends
Durant sa longue histoire, la République Galactique connut alternativement des périodes de course à l'armement effrénée et de calme plat. Entretenir et moderniser des flottes de combat dont le théâtre d'opérations s'étendait un peu plus chaque jour ne s'avéra pas toujours possible, et si à certaines périodes de son histoire, la République disposait de nombreuses forces spatiales modernes, il s'avéra, à d'autres moments, nécessaire de trouver des palliatifs divers : mercenariat, recyclage de navires antiques, incitations des secteurs les plus riches à développer leurs propres forces de défense et ainsi de suite. Le dernier millénaire de l'histoire de la République ne connut guère de conflits majeurs et amena progressivement les décideurs de tous poils à restreindre lentement mais sûrement les crédits militaires. Petit à petit, les forces navales de la République se réduisirent et elle se mit à privilégier les solutions sénatoriales et diplomatiques à la plupart de ses problèmes.
Peu avant la crise de Naboo, la République ne possédait plus de véritable marine spatiale, à l'exception de quelques groupes d'unités affectés à des systèmes stratégiques. Les principales factions qui la composaient avaient développé leurs propres flottes spatiales dont certaines, comme celle de la Fédération du Commerce, étaient vraiment très conséquentes. Les rares cas de force majeure nécessitant une intervention militaire à grande échelle se réglaient dans une sous-commission ou dans les couloirs du Sénat lorsque plusieurs représentants de systèmes ou de groupes influents s'arrangeaient pour obtenir des faveurs conséquentes en échange de leur participation à l'effort militaire du moment. Les solutions diplomatiques étaient préférables non seulement pour des raisons économiques ou humanitaires, mais aussi parce que le recours à la force armée impliquait de plus en plus souvent de donner encore plus de poids à des groupements d'intérêts qui ne prêtaient pas leurs forces sans avoir en échange des garanties sur certaines affaires les concernant. Certains sénateurs virent bien les dangers que recélait cette évolution des choses, mais les lobbies les plus influents étaient déjà fermement implantés au cœur du Sénat Galactique et dans de nombreux gouvernements locaux.
A la longue, certaines factions devinrent des puissances militaires difficilement contrôlables et les ambitions indépendantistes trouvèrent là un terreau supplémentaire sur lequel fleurir. Quinze ans à peine avant la Bataille de Naboo, quelques sénateurs républicains eurent un dernier sursaut et donnèrent leur aval à un projet qui devait permettre de moderniser la petite marine républicaine de plus en plus surclassée par les autres forces militaires. Cette tentative, qui donna naissance à la Flotte Katana, se solda par le désastre bien connu et sonna le glas des ultimes ambitions militaires de l'Ancienne République. Tout au moins, jusqu'à ce que la galaxie se retrouve plongée dans une guerre dévastatrice.
La course à l'armement et les investissements monstrueux que provoqua la Guerre des Clones marquèrent un tournant significatif dans l'histoire navale militaire. Comme il l'avait fait pour se constituer une armée terrestre sans égal dans l'histoire galactique, l'Empereur Palpatine sut tirer avantage des craintes d'une population traumatisée par un conflit aussi bref que dévastateur et récupéra à son profit une bonne partie des arsenaux et des navires des belligérants. Pour "restaurer la paix dans la galaxie et s'assurer que des sursauts indépendantistes ou divers groupes de pirates ne menacent plus les populations", l'Empereur obtint l'appui des industriels et des militaires qui, pour la plupart, acceptèrent de le suivre sans rechigner.
Le programme d'armement qui suivit fut proprement gigantesque. L'Empire revendit des navires obsolètes à divers groupes alliés comme l'Autorité du Secteur Corporatif et les encouragea pendant un temps à renforcer leurs propres forces de défense tout en augmentant la pression fiscale et le pillage généralisé des mondes hostiles afin d'armer une flotte sans égal dans toute l'histoire de la galaxie. A la longue, les alliés impériaux purent conserver des escadres destinées à leur usage exclusif, mais devaient dans le même temps contribuer au financement des escadres impériales. La nouvelle génération des destroyers de classe Impériale I devint rapidement le symbole de l'armada impériale, près de 25 000 de ces navires gigantesques furent mis en service sous le règne de Palpatine et vinrent appuyer une multitude de navires plus légers et des légions sans nombre de chasseurs spatiaux. Les secteurs jugés trop timorés ou potentiellement rebelles furent brisés et leur économie vampirisée par le programme d'armement de la Marine Impériale. L'Académie de la Marine Impériale, dont le principal campus était basé sur Raythal, établit des antennes partout dans la galaxie, récupérant et assimilant souvent les anciennes institutions républicaines ou celles créées par des gouvernements locaux fortunés, bien que certains, parmi les plus fidèles à l'Empire, aient été autorisés à conserver le contrôle de forces spatiales d'appoint réduites.
De toutes les composantes de l'Empire Galactique, la Marine Impériale fut celle qui représenta l'effort financier le plus gigantesque, et c'est essentiellement pour alimenter cette machine monstrueuse que l'Empire procéda à des pacifications et à des conquêtes sans nombre. Le paradoxe de la Marine Impériale est que l'Empire ne la déploya jamais dans toute sa puissance et que, fondamentalement, ce programme titanesque fut un énorme gaspillage. En effet, bien que les escadres impériales soient en mesure de briser n'importe quel monde, n'importe quelle flotte spatiale dans un assaut frontal, l'Empire était trop étendu, même pour ses légions de navires, et le déploiement de la Marine n'était pas si rationnel qu'on pourrait le croire. Si des secteurs jugés importants ou dont les dirigeants avaient l'oreille de l'Empereur se voyaient attribuer des groupes de combat comptant parfois plusieurs centaines d'unités lourdes, d'autres systèmes étaient négligés. Plus grave encore, alors que l'état-major de la Marine n'aurait guère eu de problème à mobiliser rapidement une escadre capable d'anéantir un monde, l'Empereur jeta littéralement en l'air des sommes incroyables pour satisfaire une de ses lubies : les Étoiles de la Mort.
Bien que le symbole de ces superarmes soit fort et destiné à terroriser les ennemis de Palpatine, dans les faits, elles étaient totalement inutiles car la puissance combinée de toutes les unités de la Marine déployées là ou elles ne servaient à rien était plus que suffisante pour anéantir n'importe quel adversaire, et le symbole d'escadres entières de destroyers s'abattant sur un monde aurait certainement été tout aussi frappant que celui d'une station de combat, aussi gigantesque soit-elle. Pour aller à l'essentiel, bien qu'elle ait été dotée à tous les niveaux d'un grand nombre d'individus compétents voire même exceptionnels, la Marine Impériale s'avéra dans la pratique un mastodonte ingérable, un gouffre financier avec des effectifs colossaux qui dépassaient tous les besoins prévisibles.
Deux ans avant la Bataille de Yavin, l'Empereur décida finalement de restructurer ses flottes et créa les Douze Grands Amiraux de l'Empire, veillant à susciter suffisamment d'antagonismes en leur sein pour qu'ils ne puissent constituer un front susceptible de le menacer. Certains de ces hommes étaient des plus compétents, d'autres des opportunistes ou des plus fanatiques, voire des fous dangereux et l'on considère qu'ils ne remplirent pas vraiment les attentes de l'Empereur. Ces personnalités antagonistes devaient aussi lutter contre les traditions d'excellence des académies de marine récupérées par l'Empire, des institutions souvent très anciennes qui formaient les futurs officiers en les encourageant à un minimum d'initiative et qui s'accommodaient mal de la bureaucratie gigantesque que formait la Marine Impériale. Cette situation déplaisait également aux censeurs politiques de Palpatine : bien que la majorité des officiers de la Marine Impériale soient loyaux envers le régime dont ils portaient l'uniforme, les capitaines de vaisseau ont de tous temps été des autocrates qui renâclent à subir les diktats des bureaucrates et des états-majors.
De nombreux commandants de vaisseaux ou d'escadres cherchèrent à entrer en partenariat avec d'autres officiers qui leur semblaient digne de confiance, et lorsque l'Empereur disparut, la plupart des officiers impériaux qui s'autoproclamèrent seigneurs de guerre purent le faire parce qu'ils avaient le soutien d'éléments de la Marine Impériale ou qu'ils étaient eux-mêmes des responsables de cette organisation. Bien que le Bureau de la Sécurité Impériale ait pris des précautions considérables pour infiltrer des agents dans tous les bâtiments majeurs de la Marine, le vide laissé par la disparition de Palpatine et de Dark Vador, ainsi que par la majeure partie des Grands Amiraux ou des officiers supérieurs présents lors de la Bataille d'Endor, provoqua suffisamment de panique et de chaos pour que tous les ambitieux que la Marine comptait parmi ses officiers puissent tenter leur chance d'une manière ou d'une autre... ce qui contribua à affaiblir considérablement une force militaire qui finit par perdre un conflit de longue haleine face à une marine néo-républicaine, pourtant largement inférieure en nombre.
Durant les premières années de la Nouvelle République, les efforts menés par Sate Pestage ou Ysanne Isard pour conserver sous leur contrôle les escadres impériales donnèrent des résultats mitigés, car si les unités stationnées dans le Noyau demeurèrent loyales pour la plupart, celles chargées de secteurs plus éloignés ne tardèrent pas à se placer sous le commandement d'un seigneur de guerre impérial ou établirent leurs propres dictatures militaires de pacotille. Le Grand Amiral Thrawn lui-même eut d'énormes difficultés à fédérer sous son commandement les forces impériales survivantes lorsqu'il fit son entrée sur la scène galactique près de cinq ans après Endor, et c'est bien plus à ses talents de stratège et à son excellente gestion des forces dont il disposait qu'à ses effectifs qu'il devint, à l'époque, le cauchemar de la Nouvelle République, bien qu'il fut finalement vaincu et tué. L'Amirale Daala et l'Empereur ressuscité ne connurent pas plus de succès dans leur tentatives.
Lorsque les derniers leaders de l'Empire retranchés sur Bastion parvinrent à reprendre le contrôle des vestiges de la Marine Impériale qui furent placés sous le commandement du nouveau Grand Amiral Pellaeon, celui-ci disposait d'effectifs à peine suffisants pour défendre les frontières des Vestiges de l'Empire, et il s'était résolu à l'ouverture de pourparlers avec la Nouvelle République lorsque les extragalactiques Yuuzhan Vong déferlèrent sur la galaxie. L'autre paradoxe de l'histoire éphémère de la Marine Impériale est que la majeure partie des gens compétents qui étaient dans ses rangs ne purent pour la plupart faire la preuve de leurs talents qu'après les plus grandes défaites de l'Empire. L'Alliance Rebelle, puis la Nouvelle République, surent jouer sur les disparités et le manque de coordination d'une force qui avait la tâche impossible de contrôler l'ensemble de l'espace connu. Tout au plus, l'histoire galactique contemporaine permet de rappeler un principe qui demeure pourtant essentiel dans le combat spatial : ce sont bien plus le courage des équipages et le talent des capitaines de vaisseaux ou des amiraux que le gigantisme des forces en présence qui peut faire la différence dans une guerre.
Organisation de la Marine Impériale :
Surveiller l'ensemble de l'espace connu avec des dizaines de milliers de navires de tous types et de tous âges nécessite une flexibilité opérationnelle qui n'est pas toujours compatible avec les jolis schémas établis par les technocrates qui abondent dans tous les états-majors de la galaxie. Bien que des efforts d'harmonisation colossaux aient été entrepris, notamment par la standardisation des équipements embarqués comme les chasseurs TIE, les bâtiments lourds étaient de nature bien plus hétérogène. Et si les groupes sectoriels du centre de la galaxie possédaient des compléments de Destroyers Stellaires modernes conformes à l'ordre de bataille théorique, certains secteurs de la Bordure Extérieure durent se contenter de vieux cuirassés recyclés ou de destroyers de classe Victoire en guise de vaisseaux amiraux ou parfois même de seuls navires lourds disponibles.
Le commandement de vaisseau :
Capitaine... un rêve vieux comme l'histoire de la civilisation galactique, et qui est la transposition du rêve encore plus ancien des marins primitifs qui traversaient les océans de milliers de mondes dans un passé presque légendaire. Pour bien des officiers issus des académies militaires de tous les gouvernements de l'histoire galactique, obtenir le commandement de son propre vaisseau était pratiquement considéré comme l'aboutissement ultime d'une carrière. D'ailleurs, la plupart des traditions militaires acceptèrent que, par principe, de nombreux capitaines renoncent à diverses promotions ou insistent malgré les progrès technologiques pour demeurer sur la passerelle d'un vieux navire fidèle dont ils avaient été le seul maître pendant des années. A cet égard, la Marine Impériale ne fut pas différente de toutes les autres, bien qu'elle ait un peu plus vissé ses officiers. Chaque capitaine savait en effet que le Bureau de la Sécurité Impériale avait placé au moins un de ses agents infiltrés parmi les officiers de son bâtiment... un agent qui pouvait faire appel à des pouvoirs exceptionnels pour prendre le commandement au cas ou le capitaine légitime ferait montre d'un comportement suspect.
Dans l'histoire de la Marine Impériale, certains de ces hommes n'hésitèrent pas à organiser des mutineries pour renverser un capitaine jugé politiquement inapte, quitte ensuite à commander eux-mêmes l'exécution des mutins une fois la situation redevenue politiquement correcte. Lorsque ces hommes furent coupés de leur commandement central en même temps que les capitaines de vaisseau par la victoire des Rebelles à Endor, certains tentèrent bien de prendre le contrôle direct de leurs bâtiments, mais la plupart préférèrent se faire oublier et conserver l'anonymat car, membres d'un service détesté jusque dans les rangs impériaux, les agents du BSI les plus intelligents savaient que l'on ne manquerait pas l'occasion de se débarrasser d'eux si jamais ils faisaient connaître leur présence.
Ligne :
La Ligne est l'équivalent dans la Marine de l'escouade terrestre. Si théoriquement une Ligne doit compter quatre navires de tonnages variés, mais plus lourds que des chasseurs ou des navettes, la pratique donnait des unités comptant de deux à vingt navires. De fait, la Ligne est l'unité de déploiement collective la plus flexible dans l'ordre de bataille impérial et au sein d'une Escadre; les Lignes théoriques sont souvent remaniées en fonction des nécessités du moment. Une Ligne est placée sous le commandement d'un Capitaine de Ligne, c'est-à-dire le plus souvent du capitaine de vaisseau le plus expérimenté ou le plus décoré et dont le navire fait office de vaisseau amiral. Voici la liste des différentes Lignes :
- Ligne d'Attaque : c'est une configuration qui vise à affronter une autre force spatiale, si possible de tonnage et de puissance de feu comparables. Une Ligne d'Attaque peut compter jusqu'à six frégates, corvettes ou croiseurs légers, mais un destroyer de classe Impériale est considéré comme une ligne à lui seul.
- Ligne d'Attaque Lourde : il s'agit d'une formation comptant quatre à huit croiseurs ou frégates, voire des navires de tonnage plus important y compris des destroyers. En théorie, une telle ligne est capable de soutenir le feu de n'importe quel autre type de ligne qu'on lui opposerait. Si possible, un assaut sur une planète faiblement défendue sera mené par une Ligne d'Attaque Lourde, mais la taille gigantesque de la galaxie obligea souvent l'Empire à improviser avec ce qu'il avait sous la main pour régler les cas d'urgence.
- Ligne de Poursuite : elle peut compter une dizaine de corvettes, d'avisos et autres navires de moyen tonnage dont les capacités subluminiques et hyperspatiales sont conséquentes. Le rôle d'une Ligne de Poursuite est de pilonner une force adverse en cours de retraite, afin d'éliminer les retardataires, voire d'encercler des bâtiments trop endommagés pour fuir et les capturer. Éventuellement, si les trajectoires de saut hyperspatial des fuyards sont clairement identifiées, une Ligne de Poursuite peut se lancer sur leurs traces dans l'hyperespace, mais l'Empire eut l'occasion d'apprendre à ses dépens que l'Alliance, largement surclassée en termes numériques et matériels, savait livrer des batailles destinées à attirer les forces impériales dans un piège. Les lignes de poursuites étaient également souvent déployées dans une zone ou l'on soupçonnait la présence d'une base de Rebelles ou de pirates afin de la localiser et de la harceler le temps qu'une force d'attaque plus conséquente survienne pour le gros nettoyage. L'Empire apprit également à se servir de ses propres Lignes de Poursuite pour amener des adversaires imprudents et qui avaient l'avantage à portée de lignes d'attaques dissimulées.
- Ligne de Reconnaissance : cette Ligne consistait en une configuration de deux à quatre appareils de faible tonnage (avisos, corvettes, navires éclaireurs impériaux, etc.) opérant seuls ou par paires. Leur fonction n'est pas d'engager le combat même avec un élément adverse isolé mais de localiser l'ennemi et d'en rendre compte à d'autres groupes d'attaques. Lorsqu'une force impériale arrive dans un nouveau système hostile, il est également fréquent qu'une ou plusieurs Lignes de Reconnaissance soient détachés pour fouiller les champs d'astéroïdes, les géantes gazeuses et autres endroits ou l'ennemi pourrait dissimuler ses forces pendant que le gros des effectifs converge sur les objectifs principaux. Ce sont également des vaisseaux distribués en Lignes de Reconnaissance qui procèdent aux patrouilles avancées et aux missions de reconnaissance au long cours et en dehors des routes commerciales, ils sont souvent les premiers bâtiments impériaux auxquels sont confrontés les dissidents ou les peuples des systèmes inconnus.
- Ligne d'Escarmouche : composée de 15 à 20 bâtiments légers (avisos, patrouilleurs, navettes, etc.), elle a pour tâche de harceler l'ennemi afin de l'empêcher de se concentrer sur les navires lourds qui vont le pilonner. Lorsque l'Empire développa sa chasse spatiale avec ses légions de chasseurs TIE bon marché, le concept de Ligne d'Escarmouche fut peu à peu abandonné par la plupart des tacticiens impériaux, mais les plus intelligents comprirent, face à la grande diversités de chasseurs, navettes et cargos modifiés que comptaient les forces de l'Alliance, qu'il fallait préserver de tels dispositifs plus polyvalents et fiables que des escadrilles de chasseurs légers dépourvus d'hyperpropulsion. Lorsque la Nouvelle République prit un avantage significatif sur l'Empire, les Lignes d'Escarmouche devinrent à nouveau à la mode et c'est sans doute le type de formation qui connut le plus de batailles dans l'histoire galactique contemporaine. Elles constituent également des forces d'escorte ou de défense intrasystème intéressantes.
- Ligne de Torpillage : une telle "Ligne" est en fait constituée d'une unique sphère à torpilles, et qui se voit affectée une ou plusieurs autres Lignes d'Attaque ou d'Escarmouche afin de la protéger et d'appuyer les assauts planétaires.
- Ligne de Transports de Troupes : la configuration standard d'une force d'invasion planétaire fait appel à autant de vaisseaux d'escorte - généralement des croiseurs de classe Strike ou des frégates - que de transports de troupes, bien qu'en fonction des objectifs, les effectifs terrestres embarqués puissent varier considérablement. Une telle Ligne compte une dizaine de bâtiments en général. Une Ligne de Transports de Troupes opérant à proximité des principales bases impériales locales est également souvent appuyée par des navettes et autres navires légers qui facilitent le déploiement des forces terrestres en plus des navires de la Ligne elle-même. En réalité, les effectifs embarqués à bord des Destroyers Stellaires et des croiseurs de classe Strike en configuration transports de troupes rendaient souvent les Lignes de Transports de Troupes relativement inutiles, en dehors des véritables assauts contre des mondes industrialisés et densément peuplés.
L'Escadre :
Comptant environ 20 à 60 navires lourds, ainsi que de leurs appareils de soutien et les chasseurs, l'Escadre de l'Ordre de Bataille Impérial en dit long sur le gouffre financier que représente la Marine Impériale, puisque à peine un siècle avant son existence, un tel regroupement de navires méritait encore le qualificatif de flotte dans l'ancien ordre de bataille républicain. Des forces comme la Flotte Katana, avec ses 200 cuirassés, étaient considérées à l'époque comme gigantesques et, dans la pratique, elles constituaient une exception et non une règle, la moyenne des flottes républicaines tournant autour de 20 à 50 navires. Une Escadre impériale est toujours commandée par un amiral et représente en théorie la force la plus importante que l'on puisse déployer dans un seul système stellaire en dehors de circonstances exceptionnelles ou d'une campagne majeure. Voici la liste des différentes Escadres :
- Escadre Légère : elle est composée en général d'une Ligne d'Escarmouche, une Ligne de Reconnaissance et de deux Lignes d'Attaque. L'autre configuration de base implique un grand volume d'espace à couvrir avec une faible résistance attendue et se compose en conséquence de deux Lignes de Reconnaissance, une Ligne de Poursuite et une Ligne d'Escarmouche.
- Escadre Lourde : au minimum, un tel déploiement comporte au moins deux Lignes d'Attaque Lourdes, une Ligne d'Attaque et une Ligne de Reconnaissance.
- Escadre de Bataille : configuration relativement polyvalente, elle compte normalement une Ligne de Poursuite (frégates et corvettes) et deux Lignes d'Attaque standard (croiseurs, cuirassés) ou même Lourdes (Destroyers Stellaires). Il est peu de forces spatiales dans un système non militarisé qui puissent résister à un tel déploiement, qui représente une force de frappe terrestre et de combat spatial performante.
- Escadre de Transport : deux Lignes de Transport accompagnées d'une Ligne d'Attaque et d'une Ligne d'Escarmouche sont considérés comme formant une force suffisante pour soumettre un système stellaire à faible densité de population et dont les forces de défense n'ont rien de conséquent.
- Escadre de Bombardement : formée par deux Lignes de Torpillage, donc par deux sphères à torpilles, et par une Ligne d'Escarmouche et une Ligne de Poursuite, une escadre de ce type est capable, normalement, de briser n'importe quel bouclier de défense planétaire, tout en pouvant repousser efficacement une chasse ennemie ou des forces de défense légères. Dans la pratique, utiliser deux sphères à torpilles dans un même système stellaire n'a encore jamais été fait et cette configuration reste théorique. De fait, un système stellaire suffisamment militarisé et développé pour nécessiter la présence de deux sphères est aussi doté d'une flotte de défense convenable que la Marine Impériale devra briser avant tout. Une fois l'espace environnant maîtrisé par l'Empire, un monde isolé derrière ses boucliers de protection ne peut espérer grand chose et une seule Ligne de Torpillage est suffisante pour anéantir ses défenses et permettre aux autres bâtiments qui ont détruit ses forces spatiales de pilonner la surface à loisir.
Force spatiale :
Chargée de surveiller l'espace d'un système stellaire stratégique et de plusieurs systèmes proches, une telle force est placée sous le commandement d'un amiral qui porte le titre de commodore. La tâche d'une Force Spatiale n'est pas une sinécure, car elle doit souvent contrôler plusieurs centaines d'années-lumière d'espace dans les trois dimensions. En dehors des navires les plus lourds, l'essentiel des bâtiments ne possède pas d'accès à l'HoloNet impérial. Coordonner des navires en temps réel sur un tel volume d'espace demande donc des qualités de planificateur et de stratège élevées, car il faut à la fois organiser des patrouilles régulières, établir des points de contrôle fixe et maintenir en disponibilité opérationnelle un contingent d'appareils constamment en mouvement. Dans certains secteurs de la Bordure Extérieure, l'Empire doit se contenter d'une Force Spatiale pour un secteur entier, qui englobe parfois une zone qui représente largement de quoi occuper trois ou quatre Forces Spatiales. Une Force Spatiale est composée de plusieurs groupes secondaires, et bien que leur répartition soit standardisée, les commodores impériaux sont également censés modifier leur ordre de bataille en fonction des impératifs locaux ou tactiques. Catégories de Forces Spatiales :
- Force de Supériorité : l'objectif théorique majeur de la Marine Impériale est d'assurer la supériorité spatiale de l'Empire, définie comme suit : "absence totale d'appareils hostiles dans l'espace orbital des mondes sous contrôle et élimination des activités ennemies dans l'ensemble de l'espace des systèmes contrôlés". Pour faire de cette idée une réalité, l'Empire considère donc qu'il doit disposer dans chaque système occupé de plusieurs navires disponibles et capables d'intervenir selon les besoins ponctuels. C'est cette priorité stratégique - et doctrinale - qui rend si gigantesque et coûteuse la Marine Impériale. Une Force de Supériorité compte en effet un minimum de trois Escadres de Bataille et une Escadre Légère. L'ordre de bataille impérial considère que trois des navires d'une Force de Supériorité doivent obligatoirement être des Destroyers Stellaires de classe Impériale. Dans la pratique, l'Empire atteint rarement un tel minima dans la Bordure, certains secteurs n'ayant qu'un ou deux destroyers impériaux au total, alors que certains systèmes du Noyau sont nettement plus favorisés et comptent parfois plus d'une dizaine de destroyers affectés à une même Force de Supériorité.
- Force d'Escorte : à l'encontre des Forces de Supériorité dont le rôle est à la fois offensif, défensif et dissuasif, les Forces d'Escorte ont pour tâche la surveillance des routes commerciales ou militaires, ainsi que des mondes stratégiques. Leurs effectifs sont donc généralement affectés à des opérations de longue durée ou en rotations prévisibles, bien qu'elles soient également chargées de poursuivre les pirates ou les Rebelles qui tentent de s'en prendre aux objectifs qu'elles protègent. Une Force d'Escorte compte deux Escadres Lourdes et deux Escadres Légères.
- Force de Transport : en dehors des plus grandes campagnes de conquête à long terme, comme quand l'Empire s'en prend à une nation stellaire comptant plusieurs systèmes industrialisés par exemple, il est inutile d'assembler une telle force qui compte deux Escadres de Transport renforcées d'une Escadre Légère.
- Force de Maintenance : là encore, rassembler une centaine de navires ateliers, de navires hôpitaux et de navires de récupération est presque toujours inutile en dehors des campagnes militaires les plus importantes. Le reste du temps, la Marine affecte un contingent de bâtiments de soutien directement auprès d'un amiral et le laisse se débrouiller avec. Ces affectations sont des plus aléatoires et ont souvent lieu en dépit du bon sens, ce qui n'a pas été sans conséquences sur le gaspillage monstrueux auquel se livra la Marine Impériale avant Endor. Nombre de Récupérateurs en tous genres ont en effet fait fortune simplement en récupérant, reconditionnant et revendant à la Marine Impériale certains de ses propres déchets encore utilisables. A cet égard, la politique de gestion des ressources humaines sur le plan médical s'est révélée à peine plus performante que celle des ressources matérielles, et nombre d'officiers supérieurs parmi les plus respectés de leur hommes au sein de la Marine Impériale ont tout simplement conquis ce respect en apportant un soin particulier à l'entretien du matériel et aux soins accordés à leurs subordonnés.
Flotte Spatiale :
Une Flotte Impériale compte au minimum quatre Forces Spatiales, dont une de Maintenance. Un tel déploiement représente un strict minimum de 160 navires de classe Aviso ou supérieure, et peut en compter jusqu'à 5 fois plus. L'ordre de bataille impose qu'au moins six des navires d'une Flotte Spatiale soient des destroyers de classe Impériale. En théorie, l'état-major de la Marine distingue des Flottes de Supériorité, de Maintenance, d'Attaque, etc. Mais dans la pratique, de telles différences sont inapplicables. Chaque Flotte se voit simplement attribuer une répartition d'Escadres spécialisées conforme à ce que le commandement estime approprié aux objectifs de la dite Flotte. Pour les stratèges impériaux, une Flotte est une "disponibilité opérationnelle sectorielle", c'est-à-dire que ses effectifs peuvent avoir à intervenir n'importe où dans l'espace du secteur ou ils sont affectés, pour des missions de nature et de durée très variables. Une Flotte Spatiale est considérée comme suffisante pour assurer la supériorité spatiale de l'Empire dans un secteur classé comme calme, c'est-à-dire ne comptant pas plus de seize planètes abritant des opposants en quantité significative, dont quatre au maximum ouvertement hostiles.
L'état-major affecte également à certaines Flottes des forces spéciales de cales sèches, c'est-à-dire un contingent d'ateliers et de chantiers spatiaux. Lorsque l'Empire considère un système stratégique comme devant servir à ravitailler ou entretenir ses forces spatiales, la majeure partie des effectifs de la Flotte locale sont de fait dédiés au fonctionnement des chantiers et dépôts impériaux, et elle compte alors jusqu'à trois Forces de Maintenance pour une Force de Supériorité Spatiale. Les systèmes stellaires de ce genre servent alors de zones de regroupement aux forces impériales à la veille de campagnes de longue durée, et bon nombre de ces zones sont situés dans la Région d'Expansion.
Groupe Sectoriel :
Dans l'ordre de bataille standard, il n'existe normalement pas de groupe de navires impériaux plus important qu'un Groupe Sectoriel qui représente l'ensemble des unités de la Marine Impériale affectées à un secteur spatial. Un Groupe Sectoriel est commandé par un amiral en chef qui s'avère souvent, dans la pratique, être tout simplement le Moff local, à moins que la Marine soit souvent sur la brèche dans son secteur, auquel cas un amiral surnuméraire est affecté à son service et gère pour lui ce genre de choses.
Dans sa configuration idéale, un Groupe Sectoriel ne compte pas moins de 1600 navires de classe Aviso ou supérieure dont 24 Destroyers Stellaires de classe Impériale. Bien que de nombreux secteurs de l'Empire Galactique aient pu bénéficier de tels effectifs durant la période ou la Marine Impériale avait le soutien de l'Empereur, une analyse plus fine montre que la presque totalité de ces secteurs étaient situés dans le Noyau, les Colonies ou plus rarement la Région d'Expansion. Comme à l'accoutumée, les secteurs périphériques étaient lotis de manière beaucoup plus inégalitaire et souvent dépendante, à cause de l'intérêt stratégique du secteur pour l'état-major, mais aussi à cause de l'influence et des relations du Moff local. Ainsi, un secteur comme celui d'Elrood ne disposait en tout et pour tout que de deux destroyers impériaux et une dizaine de navires lourds de tous types alors que plus loin, vers les Régions Inconnues, le secteur Kathol devait au Moff Kenton Sarne la disposition de plus d'une demi-douzaine de Destroyers Stellaires et d'une trentaine de navires secondaires.
Un instrument mal employé :
Au sommet de la pyramide de la hiérarchie de la Marine Impériale, l'état-major fut longtemps le théâtre de jeux d'influence multiples et complexes entre les Moffs, les amiraux et les capitaines les plus charismatiques, ainsi que les représentants de gouvernements alliés à Palpatine. En théorie, la nomination des Grands Amiraux de l'Empire devait permettre à Palpatine de réorganiser tout cela sans avoir à brandir en permanence la menace d'une intervention personnelle ou d'une inspection surprise de la part de gens comme Dark Vador.
Dans les faits, l'Empereur souhaitait également éviter que ses Grands Amiraux puissent constituer un front uni et un groupe de pression important, voire une cabale susceptible de monter un coup d'état. Plusieurs d'entres eux furent donc nommés davantage pour leur loyauté que pour leur compétence et les douze Grands Amiraux s'avérèrent, dans la pratique, des personnages souvent un peu trop imbus de leur propre importance. Leur règne sur la Marine Impériale fut bref - il dura moins de sept ans - et marqué essentiellement par une refonte de ses jeux d'influence internes. Au lieu d'une multitude chaotique de factions et de cabales, l'état-major devint le théâtre d'une concentration des pouvoirs autour des Grands Amiraux. On peut cependant reconnaître que les Grands Amiraux calmèrent un peu le chaos ambiant en prenant directement le contrôle des principaux jeux de faveurs et ficelles officielles ou officieuses. Disons que leur influence permit de simplifier un peu la mécanique et le fonctionnement des instances dirigeantes de la Marine et qu'à terme, avec la surveillance bienveillante et attentive du Bureau de la Sécurité Impériale et de Dark Vador entres autres, les Grands Amiraux auraient sans doute fini par rendre la Marine Impériale sensiblement plus performante au niveau global.
L'Empire étant bâti tout entier sur une bureaucratie complexe portée par des hommes ambitieux, l'état-major impérial continua donc à fonctionner de manière relativement erratique avec son quota d'inepties stratégiques et de favoritisme abusif. Ainsi, on peut considérer par exemple que constituer une Force Spatiale comme le Marteau d'Azur, chargée de protéger des secteurs de l'Empire déjà plus que largement pourvus par la Marine Impériale, relève du gaspillage pur et simple. Par ailleurs, même Marteau d'Azur et l'intervention personnelle du Grand Amiral Osvald Teshik ne purent, par exemple, empêcher la frégate corsaire Orbite Lointaine de sévir durant plusieurs mois au coeur même de l'Empire, dans la Coquille de Ringali. De même, assembler une escadre spéciale autour du super destroyer Exécutor et l'envoyer à la chasse aux Rebelles était une mesure aussi coûteuse que stupide. L'Escadron de la Mort seul, sans son vaisseau amiral, représentait largement de quoi anéantir la plupart des forces rebelles et on pouvait sérieusement douter que la flotte de l'Alliance attende sagement l'arrivée d'une force accompagnée par l'Exécutor.
Toujours dans le domaine des aberrations lourdes de conséquences, on ne peut que déplorer les choix peu judicieux des Impériaux au regard de la situation de l'Empire après Yavin. Pendant des mois, la Marine Impériale se contenta d'établir un blocus autour de Yavin 4 alors qu'elle aurait pu facilement rassembler des forces dont la puissance de feu aurait été encore plus considérable que celle de l'Étoile de la Mort. Dans le même temps, l'Empire ne mena aucune tentative sérieuse pour reprendre le contrôle de Mon Calamari alors que les Renseignements Impériaux apportèrent rapidement la preuve que ce monde était le principal chantier naval rebelle. Et malgré la puissance considérable des forces commandées par Vador à Hoth, les Impériaux ne purent empêcher la majeure partie des occupants d'une base rebelle faiblement défendue de leur échapper. L'Alliance vécut la Bataille de Hoth comme un désastre, mais dans les faits, l'Empire avait totalement manqué sa chance de la broyer une fois pour toutes sur la planète des glaces.
Comme on le voit, l'Empire possédait bel et bien une force navale capable de soumettre une galaxie entière, mais son usage de cette force considérable était entaché par de trop nombreuses aberrations, de trop nombreux passe-droits et caprices personnels de gens importants. Si ses meilleurs stratèges n'avaient pas été aussi handicapés par les ambitions des Grands Moffs ou des courtisans impériaux, et par les caprices de certains Grands Amiraux ou d'autres individus dont le nom commençait par seigneur, la Marine Impériale aurait pu broyer l'Alliance à Yavin ou à Hoth, vitrifier la surface de Mon Calamari et même traquer et anéantir la Flotte Rebelle avant qu'elle ne se regroupe à Sullust.
En jouant à des jeux qu'ils croyaient subtils, en faisant un usage inconsidéré de leur force sans égal, les Impériaux, et Palpatine en particulier, ne parvinrent qu'à précipiter leur défaite face à un adversaire qui ne disposait pas du centième de leur puissance.






Continuité Star Wars et ligne éditoriale HoloNet
Il existe dans Star Wars plusieurs continuités indépendantes les unes des autres, impliquant des histoires parallèles pour certains personnages, ou autres éléments (époques, planètes, vaisseaux, etc.).
Star Wars HoloNet distingue quatre types de continuités : Légendes, Canon, The Star Wars, Infinities ; et les informations hors Continuité.