Bonjour à tous et à toutes, hololecteurs et hololectrices. Aujourd'hui, nous ne parlons ni de film, ni de série, et pas de comics ou de roman non plus. En effet nous changeons un peu de registre, puisque nous allons passer en revue, et bien... une revue. Plus précisément, il s'agit du deuxième numéro de « Star Wars : La Revue », éditée par Huginn & Muninn.
A noter que l'éditeur a gracieusement transmis l'exemplaire pour faire la critique et nous l'en remercions. De plus, rendez-vous sur nos réseaux sociaux (twitter et Instragram) pour tenter de remporter un exemplaire de la revue.
Maintenant que les remerciements de rigueur sont faits, passons à l'exploration de ce numéro.
La revue de la Revue
En quelques mots, la revue traite de sujets divers et variés, tous plus instructifs les uns que les autres, et qui contient pas moins de 207 pages.
En un peu plus de mots, cette revue met en lumière les artistes de l'ombre, comme les acteurs derrière les costumes iconiques de C-3PO, de Chewbacca... les concept artistes, techniciens, marionnettistes et animateurs de personnages comme Jabba ou Yoda, grâce à qui la magie des premiers films Star Wars (comme des derniers) à pu voir le jour.
Alternés entre images d'archives, concept-arts de Ralph McQuarrie ou de Ian McCraig, et autres illustrations, les articles et interviews sont complets, intimes et recherchés. Pas de panique pour les incollables sur l'histoire de la production des films et les afficionados de l'univers étendu Star Wars qui auraient peur des redondances avec l'excellent documentaire « Light and Magic » sorti sur Disney+ et racontant la création de Industrial Light and Magic (ILM), car la majeure partie des informations que l'on y découvre sont inédites et extrêmement intéressantes, ou complètent à merveille le documentaires.
Mais aussi un petit aperçu, non exhaustif, de ce que vous pourrez retrouver dans ce numéro :
Des interviews et des entretiens
L'édito, de la deuxième page, juste à côté d'une superbe photo de C-3PO, présente une courte interview de Anthony Daniels, l'acteur derrière le costume doré et la célèbre voix du droïde. Interview courte mais pas moins intéressante, qui donne envie de découvrir la suite de la revue, puisque il s'agit en fait d'une petite mise en bouche de tout un entretien d'une dizaine de pages qui est consacré à l'acteur.
Nous y apprenons donc par la suite des anecdotes de tournages amusantes, démystifiant certaines légendes urbaines concernant Anthony Daniels piégé dans son costume sur le tournage de Un Nouvel Espoir, et nous prenons le temps de nous placer du côté de l'acteur concernant la vision de son personnage. Il est d'ailleurs assez drôle de constater que Anthony Daniels ne s'est aperçu de l'engouement des fans pour son personnage que depuis une petite dizaine d'années, lorsqu'il animait une édition de Star Wars in Concert. Il a ainsi pu y voir les films à travers le regard du public, et prendre enfin conscience de l'intérêt des fans pour C-3PO.
Dave Barclay, Toby Philpott et Mike Edmonds, marionnettistes, nous racontent un peu plus loin dans la revue, leur expérience au choeur du ventre du pire gangster de la galaxie. Dans la peau de Jabba le Hutt, est un dossier complet et une véritable source d'informations et d'anecdotes de tournages. Nous en apprenons plus concernant la fabrication du costume de Jabba, le fonctionnement de l'animation par les trois marionnettistes placés à l'intérieur (sachant que seuls les yeux du Hutt étaient en animatronique), ou encore les moments de difficultés que ces derniers ont pu rencontrer sur certaines scènes, comme celle où Jabba s'humecte les lèvre, attrape la grenouille et la mange. Incroyable prouesse de technique et de coordination, l'animation qui a fait vivre Jabba restera à jamais gravée dans les anales de l'univers du costume et de la marionnette.
Et pour rester sur le thème des Hutt, quelques pages sur la création de la maquette du palais de Jabba suivent l'entretien. On y découvre les techniques d'éclairage et les méthodes de prises de vue qui ont permis de créer les premières images du palais du gangster sur Tatooine. S'en suit également un court dossier sur les Hutt et leur planète natale, Nal Hutta, ainsi qu'un classement des Hutt les plus vils et dangereux de la galaxie.
D'autres interviews sont également présentes tout au long de la revue, comme l'incroyable archive du regretté Kenny Baker, l'acteur britannique de petite taille, décédé en 2016, qui se glissait carrément à l'intérieur du droïde R2-D2. Il raconte à quel point il a aimé faire partie de cette expérience unique, et on peut découvrir comment sa bonne humeur égayait les plateaux de tournages. L'anecdote sur les enfants de Kenny Baker n'arrivant pas à prononcer le nom de Harrison Ford est révélateur de l'ambiance entre les acteurs.
On peut également trouver, après un dossier sur les Wookie et un passage sur Peter Mayhew, l'acteur qui incarnait le célèbre Chewbacca, tout un entretien avec Carey Jones, qui donne vie à Krrsantan le Noir.
Ahsoka Tano, de padawan à rebelle
Mis en avant sur la couverture du numéro, le dossier spécial Ahsoka Tano revient sur le parcours du personnage. Depuis sa naissance à la Ahsoka que l'ont connaît aujourd'hui, et le dossier retrace les péripéties qui l'ont emmenées de "simple" padawan d'Anakin Skywalker à la figure emblématique de la rébellion connu sous le nom de code de Fulcrum. Le dossier propose également quelques anecdotes sur la création du personnage et notamment de la vision qu'en avait Georges Lucas.
Le dossier est complété par un superbe portfolio d'Ahsoka dans la période The Mandalorian, vue par différents artistes. On peut ainsi y découvrir de magnifiques concepts arts de Brian Matyas, des croquis inédits de Dave Filoni, ou encore des photos de sculptures de modélisation d'Ahsoka par Tony McVey. Certains concepts arts sont même annotés d'anecdotes de Doug Chiang, directeur artistique de LucasFilm.
L'amour et la romance dans Star Wars
Un dossier consacré à l'amour dans Star Wars analyse à quel point le tragique dans la romance est directement lié au mélodrame médiéval. Car, si George Lucas a puissé son inspiration dans de nombreuses cultures pour construire l'univers de la saga, et notamment le japon, avec les films de Hayao Miyazaki, lorsqu'il est question de l'amour, son inspiration provient des contes médiévaux.
L'article explore les codes de la chevalerie, les mettant en parallèle avec l'ordre Jedi, afin de monter comment le tragique s'exprime dans les relations amoureuses. L'artilcle éclaircie un peu plus la vision romantique des films, tels que les thèmes pastoraux de la prélogie, qui sont liés à l'amour courtois lorsqu'ils évoquent des jardins et des décors champêtres, ou encore les tenues que porte Padme sur Naboo inspirées de l'esthétique médiévale. On y apprend également grâce à un extrait de The Cambridge Guide to Medieval Romance de Roberta L. Krueger que les histoires d'amour médiévales se focalisent sur les thèmes et les problématiques de la famille, du mariage, de la lignée et de la progéniture, mais aussi du devoir et de la chevalerie. Cela semble résumer l'intégralité de la saga Skywalker et les enjeux qui préoccupent ceux qui s'affrontent et qui s'aiment dans cette galaxie très lointaine.
Construire le Faucon et animer BB-8
Un dossier revient sur la construction des modèles réduits, maquettes et autres décors grandeur nature du célèbre et iconique Faucon Millénium, à travers les retours de quatre personnes impliquées dans la fabrication de ses différentes versions comment le vaisseau iconique a été assemblé pour la trilogie originale, Les Derniers Jedi et Solo.
Lorne Peterson, maquettiste d'Industrial Light and Magic (ILM) sur la trilogie originale et la prélogie, revient sur comment, avec son équipe, il a créé une maquette du Faucon d'un mètre vingt de large avec structure en aluminium, et comment ils l'avaient fixé sur un pylône monté sur rail pour le filmer en mouvement. Peterson explique ensuite que, comme la grande maquette était lourde et volumineuse, ils ont créé deux nouveaux modèles réduits pour le tournage de L'Empire Contre Attaque, afin de pouvoir filmer des mouvements plus fluides et rapides.
On poursuit avec l'entretien de Eddie Gallen, monteur d'échafaudage de l'extrême sur Star Wars : Les Derniers Jedi. Il raconte qu'il existe une reproduction grandeur nature de l'extérieur du Faucon créée pour le film Un Nouvel Espoir, mais que l'équipe n'avait en réalité construit qu'un sixième du vaisseau, le reste n'étant qu'un matte painting et que pour L'Empire Contre-Attaque, les équipes ont construit cette fois-ci l'extérieur complet, filmé uniquement sur un plateau de tournage. Eddie Gallen explique ainsi les difficultés rencontrées pour préparer la reproduction aux conditions climatiques du Nord de l'Ireland.
Dans l'entretien avec Charmaine Chan, compositeur numérique chez ILM pour Star Wars : Les Derniers Jedi, il explique comment il a créé un modèle numérique du Faucon Millénium pour la nouvelle trilogie, et comment les travelling matte, où de multiples éléments des film associés à des maquettes, des fonds ou des prises de vue réelles pour composer un plan, ont été aussi remplacés par la technologie numérique. Il raconte par exemple que les plans sur Crait avec la bataille ont présenté de nombreuses difficultés, comme les séquences où le Faucon entre à toute vitesse dans la grotte de cristaux avec les Vulptex (les renards de cristaux), et en particulier les plans de l'intérieur du cockpit avec les marionnettes de Porgs, car ils impliquaient également des décors physiques.
Enfin James Clyne, responsable des concepts chez Lucasfilm et ILM, ayant travaillé sur le Faucon pour le spin-off Solo : A Star Wars Story, revient sur les étapes pour trouver le design du vaisseau tel qu'il pouvait être lorsqu'il appartenait encore à Lando Calrissian. Ainsi, il a étudié d'anciens concept-art du légendaire Ralph McQuarrie et d'autres de Joe Johnston avant de créer les siens. Il aura fallu plusieurs mois à l'équipe pour trouver un aspect qui correspond au style de Lando, assez classe et épuré. Ils ont également travaillé sur l'aménagement intérieur du vaisseau, tout en mettant pleins de détails caractéristiques correspondant au Faucon tel qu'on le connaît dans la trilogie originale.
Un autre dossier un peu similaire est également présent dans la revue. Il s'agit d'une présentation des animateurs du petit droïde BB-8, avec les entretiens de Brian Herring et Dave Chapman.
Dans les yeux de la galaxie
Cet article de huit pages revient à l'aide d'éminents ophtalmologistes, biologistes, ainsi que du concepteur de créatures Jake Lunt Davies, sur la création des créatures et espèces aliens. On y découvre la raison pour laquelle telle créature est dotée de tels yeux en particulier, en fonction de l'évolution de son espèce dans son environnement d'origine et en fonction de sa nature en tant que prédateur ou proie. Tout semble avoir été parfaitement étudié par les concept-artistes, car même la taille, la forme ou la couleur des yeux est importante. De même, la forme de leurs pupilles indique si leurs ancêtres étaient des proies ou des prédateurs. On peut ainsi découvrir toute une sorte d'étude socio-physiologique de diverses espèces aliens, en comparaison avec l'évolution de nos propres espèces animales sur terre, passant de la bioluminescence aux fonctionnement mécaniques des yeux ou de la vision elle même.
Gary Kurtz : L'étincelle qui a mis le feu
Un peu plus loin dans la Revue, nous trouvons certains dossiers reprenant des images d'archives et des interviews historiques tirées d'anciens numéros de Star Wars Insider, formant des articles qui permettent de garder en vie des légendes comme le grand Gary Kurtz, malheureusement décédé en 2018. Producteur des films Un Nouvel Espoir et L'Empire Contre-Attaque, réalisateur et grand chef décorateur, Gary Kurtz était l'un des piliers qui a permis de faire décoller la saga.
Le dossier raconte les débuts difficiles pour produire Un Nouvel Espoir, et comment grâce à l'aide des concept-arts de Ralph McQuarrie, George Lucas et lui ont réussi à convaincre Alan Ladd de la 20th Century Fox de financer leur projet de science fiction. On en apprend également plus sur leurs techniques de communications utilisées pour faire la promotion de leur film, ainsi que sur les périodes de stress sur le plateau de tournage lors du changement de réalisateur pour L'Empire Contre-Attaque. Certaines anecdotes de tournage ne manqueront pas de faire sourire les plus grands fans, comme par exemple celle où l'on apprend que lorsque Han Solo découpe le tauntaun avec le sabre laser de Luke, il s'agit en fait de la main de Gary Kurtz qui a été filmée.
Tout l'art de Ian McCraig
Il n'est pas tache facile de succéder au travail mythique d'un concept- artiste tel que le célèbre Ralph McQuarrie, qui a développé la plupart des concept-arts de la trilogie originale, et dont certains dessins inutilisés continuent encore à l'heure d'aujourd'hui à être utilisés et à inspirer les nouveaux artistes. C'est pourtant ce qu'a fait Ian McCraig, que nous pouvons découvrir dans un entretien dans lequel il nous dévoile quelles ont été ses premières expériences avec Lucasfilm avant de travailler pour ILM et de réaliser les concept-art de la prélogie.
On y découvre à travers cette interview assez intimiste comment il a abordé la redéfinition de l'esthétique de la galaxie pour une ère antérieure à la trilogie originale. Beaucoup d'anecdotes amusantes y sont dévoilées, comme par exemple celle sur la création de Dark Maul, dont le premier jet était considéré par George Lucas comme une vision de cauchemar, et fut pourtant réutilisée plus tard pour le design de Mère Talzin. On y découvre également ses diverses méthodes de travail, et à travers les nombreuses illustrations, concept-arts et esquisses qui nous sont présentées, on s'aperçoit de la qualité de son travail et du temps nécessaire au développement de ne serait-ce qu'un personnage, tel que Padme Amidala.
La Haute République
Pour terminer, on assiste à un petit guide de lecture, sorte de récapitulatif de la Phase 1 de la Haute République, avec en introduction à la Phase 2, une nouvelle totalement inédite de George Mann, et traduite par notre bien aimée Lucile Galliot, traductrice et directrice des parutions Star Wars chez Pocket Imaginaire.
Cette nouvelle est tirée des contes de l'Illumination, se déroulant quelques cent cinquante ans avant la Phase 1, et présentant un nouvel éclairage sur le mythe des Jedi. Nous vous invitons d'hors et déjà à la découvrir, car bien qu'assez courte, elle en reste très agréable à lire, et donne envie de découvrir le reste de la Phase 2, qui a déjà débuté en France chez Pocket avec la sortie du roman La Voie de la Duperie, de Tessa Graton et Justina Ireland et Convergence de Zoraida Cordova.
Voila donc pour notre retour sur ce numéro 2 de la revue Star Wars éditée par Huginn & Muninn, et que vous pouvez trouver, au prix de 24,95€ dans les librairies et espaces qui ont encore des numéros de disponibles. Car, il semblerait que la revue soit victime de son succes et c'est bien normal vu le contenu de celle-ci.
Merci encore une fois à Huginn & Muninn pour l'exemplaire transmis et qui nous permet de vous faire gagner un exemplaire du numéro 1, ça vous permettra de commencer la collection (et puis on vient de vous dire que le numéro 2 était victime de son succès). Pour cela, rendez-vous sur nos pages Twitter et Instagram (concours ouvert uniquement pour les résidents de France Métropolitaine).